Ce qui est « in » aujourd’hui sera dépassé dans un mois. Le plus récent gadget technologique est déjà trop lent ou trop lourd si on le compare à celui que peaufinent certains créateurs de génie. Les nouveautés défraîchissent et perdent de leur valeur prématurément. Heureusement, il y a le bon vin, qui continue de gagner en qualité en vieillissant. D’ailleurs, c’est à lui que le style vintage doit son appellation.

Robe rouge et pantalons noirs

Le mot « vintage », emprunté à la langue anglaise, se traduit dans sa définition originale par le terme « grand cru ». Il a d’abord été utilisé en œnologie pour décrire un porto millésimé qui a vieilli au moins dix ans, ou encore un champagne millésimé.

Puis, dans les années 90, le monde de la mode lui a donné une deuxième signification. Il désignait les vêtements créés quelques décennies plus tôt par de grands couturiers tels Yves Saint Laurent, Chanel, Dior ou Louis Vuitton. Des top-modèles et des actrices ont remis ces œuvres au goût du jour en les portant lors d’événements médiatisés. Évidemment, la plupart des gens passionnés du passé ne pouvaient s’offrir ces pièces griffées. Le vintage a dû s’assouplir pour devenir accessible.

Voyager dans le temps

Aujourd’hui, le terme « vintage » fait référence à des vêtements, des accessoires ou des meubles apparus entre le début du XXe siècle et les années 80 et ayant marqué leur époque. Aucun nouveau vêtement n’a été ajouté à votre garde-robe depuis quelques années ? Ne vous imposez pas une journée de shopping !

Dépoussiérez votre cardigan de lycéenne et les robes que vous a léguées votre grand-mère ! Les créateurs actuels s’inspirent abondamment de la mode des années 30 à 80. Le passé est sans cesse revisité, récupéré, ou simplement remis sur les tablettes, sans transformation. Si vous n’aviez pas usé la semelle de vos Converse achetées en 1984, elles auraient pu dormir presque vingt-cinq ans dans une boîte avant de connaître une deuxième jeunesse.

Être ou ne pas être vintage

Certains professionnels de l’univers de la mode réservent l’appellation vintage aux vêtements et aux objets rares et en parfait état. Ainsi, ils mettent en garde ceux et celles qui se proclament d’un style de vie vintage parce qu’ils sont vêtus de fripes ou parce que leur demeure est décorée de cadres, de vaisselle et de bibelots achetés dans des marchés aux puces ou des brocantes.

Les vieux objets ne sont pas tous de précieux reflets d’un autre temps. Le vintage s’adresse aux vrais nostalgiques de l’époque où la musique s’écoutait sur des disques vinyles ou de celle où fumer donnait de l’allure et de l’élégance. Ceux-ci connaîtront d’instinct la différence entre les trésors et les babioles.

Les qualités de l’adepte du vintage

Pour adopter le style vintage, il faut savoir révéler au présent la beauté de pièces provenant d’époques souvent jugées révolues. Les mélomanes, les cinéphiles, les collectionneurs et les amateurs d’art possèdent souvent la fibre vintage, puisqu’ils connaissent l’impact des œuvres du passé sur les œuvres actuelles.

Parmi ces passionnés, certains adopteront un style propre à l’époque où est née la musique ou le cinéma qui les a particulièrement touchés. Ils s’inspireront du look Mods du groupe The Whoen portant des chemises ou des polos, et des cheveux courts avec une raie sur le côté. Ils emprunteront l’allure d’Audrey Hepburn dans le film Diamants sur canapé. Le vintage doit se vivre de façon authentique. On doit l’adapter à sa personnalité plutôt que de tenter de suivre la vague ou d’être dans le coup.